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DES HORLOGES ET DES HOMMES - un historique par Christian BERNARDET

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2.2.1. Description d'un mécanisme du 18ème siècle (suite)

Comme sur les horloges dites "gothiques", les heures seront d'abord peintes sur la tôle avant, puis gravées en creux au burin (et remplies de cire noire) sur un cercle en laiton jaune ou en étain, comme c'était l'usage sur les horloges "Lanterne" et sur les premières pendules (à ressorts), appelées "Religieuses", de la cour de France sous Louis XIII. Ces Religieuses évolueront de leur côté pour donner les "Cartels" droits et marquetés sous Louis XIV, galbés, peints et enrichis de motifs en bronze sous Louis XV, etc… jusqu'aux pendules de cheminée en bronze de nos grand-parents. Au-dessus du cadran des premières Comtoises, était fixé un fronton, qui fut d'abord une galerie en tôle de laiton découpée et repercée (parfois gravée de décors floraux), puis un fronton en bronze coulé représentant des allégories et symboles de l'aristocratie régnante : coq (l'Etat français à partir du jeu de mot latin "gallus gallus" : coq gaulois), soleil (emblème de Louis XIV), fleurs de lys (blason de la famille des Bourbons), angelots sonnant de la trompette, feuilles d'acanthe. Après Louis XVI, ces frontons représenteront la Révolution (bonnet phrygien, mains serrées, la justice et sa balance) puis Napoléon Ier (son buste, des abeilles, des aigles).

 

 

A la cour des rois de France seront encore empruntés les nouveaux cadrans à la mode sur les cartels : les cadrans à "cartouches" (au masculin), pastilles de cuivre émaillé pour chaque heure, insérées dans une platine en bronze : douze cartouches pour les heures et éventuellement un treizième rond, tout blanc, au centre, pour les cadrans à une seule aiguille.

Puis vers la fin du 18e, 24 ou 25 cartouches (12 sont rajoutés pour les minutes) sur les horloges à deux aiguilles, apparues vers 1760. Ces cadrans à cartouches existeront entre 1760 et 1780 environ, jusqu'à ce que la technique permette d'émailler de grandes surfaces sans déformation. Les grands cadrans émaillés blancs, grand art à la mode, remplacèrent tous les autres, même sur les horloges existantes. Il est donc rare de trouver aujourd'hui des horloges ayant encore leur cadran en laiton gravé ou à cartouches d'origine. Enfin, pour être complet, précisons que les premiers cadrans émaillés blancs eurent une légère cuvette (bombés sur le tour et concaves au centre pour s'adapter à la courte longueur du canon de l'aiguille des premiers cadrans gravés), puis après la Révolution, entièrement bombés. Ces horloges comtoises du 18e siècle fonctionnent avec le premier échappement connu, à "roue de rencontre".

 
  (c) 2008 - Christian Bernardet - Site portail www.chrbernardet.com  
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